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Toutes les alternatives pour des règles au naturel

Toutes les alternatives pour des règles au naturel

Par C. l'air du temps

Comment faire pour avoir des règles au naturel ? Comment choisir ses protections hygiéniques pour qu’elles soient plus écologiques, plus économiques et meilleurs pour la santé ?

A l’adolescence, chaque jeune fille découvre chaque mois une des choses qui la différencie de l’autre sexe – et ce jusqu’à la ménopause : les règles, ou menstruations, signe explicite que la muqueuse vaginale se renouvelle. Ce phénomène périodique se matérialise par un flux de sang.

Aujourd’hui, en France beaucoup de femmes vivent dans une « précarité menstruelle ». Néanmoins, les rayons hygiène intime des grandes surfaces regorgent de marques et modèles de tampons & de serviettes hygiéniques. Or, comme on va le (re)découvrir ensemble, ces protections ne sont pas complètement saines et produisent énormément de déchets.

Heureusement, il existe des protections hygiéniques alternatives plus saines et plus écologiques pour des règles au naturel. On vous propose un petit état des lieux de la question des protections hygiéniques et des alternatives possibles !

Petite histoire des protections hygiéniques

Selon Elise Thiebaut, autrice de Ceci est mon sang (La Découverte, 2017), les premières traces de matériel destiné à éponger les règles remontent à l’Egypte ancienne « où des petits bâtonnets enroulés de bandelettes de lin ou de laine étaient utilisés comme tampons menstruels ».

L’auteure rappelle dans son ouvrage que les premières serviettes hygiéniques apparaissent dans les années 1920. Cependant, cependant c’est à un médecin américain, Carl Cleveland Haas, qu’on doit les premiers tampons, commercialisés sous la marque Tampax dès 1937.

Après la deuxième guerre mondiale, le tampon se généralise aidant notamment à la libération de la femme. D’ailleurs, encore aujourd’hui, dans de nombreux pays, les jeunes filles et les femmes mettent leur vie entre parenthèses pendant leur menstruations faute d’avoir accès à des protections hygiéniques.

Le Saviez-Vous ?

En Europe, les protections périodiques dépendent de la réglementation sur le papier – alors même qu’ils sont en contact prolongé avec des muqueuses – et non à celle qui s’impose pour les dispositifs médicaux ou les produits cosmétiques.

Tour de la question en chiffres

Entre 30ml et 50ml

C’est le volume de sang perdu durant les règles sur trois à cinq jours. « C’est l’équivalent d’une tasse de café ou d’un tiers de ballon de rouge » comme le rappelle Elise Thiebaut.

290/15 000

C’est le nombre de protections hygiéniques qu’utilise une femme au cours de sa vie soit environ 290 par an et entre 10 000 et 15 000 au total. Ces protections conventionnelles étant jetables c’est donc autant de déchets jetés à la poubelle

45 milliards

C’est le nombre de protections hygiéniques jetées par an à travers le monde…

Entre 5€ et 20€/mois

En fonction du modèle et de la marque, les règles représentent un coût par mois non négligeable notamment pour les bourses les plus faibles.

21 000€

C’est la somme totale que devra débourser une femme dans sa vie pour ses règles selon une étude britannique réalisée en 2015 auprès de 2 134 femmes âgées de 18 à 45 ans. Cette somme englobe le coût des protections hygiéniques mais aussi tous les « à coté » comme les anti-douleurs, les sous-vêtements remplacés, les sucreries nécessaires en cette période Source Huffingtonpost

Comprendre l'appareil féminin des règles
Comprendre l’appareil féminin des règles @Dans ma culotte

Pourquoi changer pour des règles au naturel ?

Les protections hygiéniques 

Il existe deux sortes de protections hygiéniques :

Les protections intimes internes destinées à être insérées dans le vagin afin d’absorber le flux au moment des règles : ces protections peuvent être jetables (tampons) ou réutilisables (coupe menstruelle).

Les protections intimes externes : installées dans la culotte, elles absorbent le flux à la sortie du vagin : ce sont les serviettes hygiéniques ou les protège-slip qui peuvent être jetables ou réutilisables.


Changer pour sa santé 

Composition opaque et chimie à gogo

Souhaitant obtenir des réponses sur la composition réelle des protections hygiéniques, une jeune femme Mélanie Doerflinger lance durant l’été 2015 une pétition sur change.org. Dans cette pétition, elle interpelle les marques Tampax et Always ainsi que les pouvoirs publics : « Bonjour Tampax, où est la composition de vos tampons ? ». Malgré les quasiment 310 000 signataires en fin de pétition, sa demande est néanmoins longtemps restée sans réponse. 60 millions de consommateurs a repris le flambeau en réalisant une étude sur le sujet et en analysant 11 références.

Cette étude révélée dans le numéro 513 du magazine agit comme un pavé dans la mare. Non sans mal, l’association obtient la liste des matières premières qui peuvent entrer dans la composition des références analysées. Elle met en évidence des résidus potentiellement toxiques – dioxines, glyphosate et autres pesticides – dans des produits de grandes marques et de marques bios.

En réponse à cette étude, la secrétaire d’Etat de l’époque, Martine Pinville, saisit l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Celle-ci publie en juillet 2018 une liste actualisée des composés chimiques retrouvés dans la plupart des serviettes et tampons conventionnels. L’étude confirme les traces de nombreuses substances toxiques qui, même à de très faibles doses, sont connues pour leurs effets cancérigènes ou considérées comme des perturbateurs endocriniens.

Le syndrome du choc toxique

1% des femmes sont porteuses d’une bactérie appelée S. aureus. Cette bactérie représente un cinquième des staphylocoques dorés et produit des toxines TSST-1 au niveau vaginal. Le sang des règles, coincé en intravaginal (soit par un tampon soit par une cup), représente un véritable bouillon de culture où la bactérie peut se multiplier. Dans de rares cas, les personnes qui n’ont pas développé d’anticorps peuvent alors connaître une réaction aigüe lorsque la toxine se retrouve dans le sang. C’est ce qu’on appelle le syndrome du choc toxique.

En réaction au choc, les vaisseaux sanguins se vident, créant une hypotension, et les organes ne reçoivent pas assez de sang. Pour se défendre, l’organisme favorise les organes vitaux au dépend des organes périphériques et des membres. Si ce n’est pas traité rapidement, les membres peuvent se nécroser et l’amputation est alors nécessaire. Ce qui a été le cas du mannequin Lauren Wasser qui a aujourd’hui perdu deux jambes. Cette maladie bien que grave et létale reste rare, on en recense moins de vingt cas par an en France.

Changer pour l’environnement 

La problématique du jetable

Comme vu plus haut, le nombre de protections hygiéniques utilisées par une femme au cours de sa vie donne leur tournis ! Notamment quand on sait que la majorité des ces protections sont jetables et qu’elles sont emballées dans des emballages individuels jetables – le tout en matière plastique… C’est d’ailleurs ce qui nous a poussé l’une et l’autre à opter pour une alternative plus zéro déchet. En effet, on ne supportait plus de devoir jeter tout ça à chaque cycle. Les protections conventionnelles ne sont donc pas compatibles avec une optique de réduction des déchets.

Les produits chimiques

Les produits chimiques contenus dans les protections, se retrouvent inévitablement dans la nature en fin de vie, car les déchets sont soit stockés en décharge soit incinérés.

Par ailleurs, la plupart des protections sont fabriquées à partir de coton, coton dont la culture traditionnelle exige une quantité d’eau importante pour sa culture et est souvent traité à grand renfort de pesticides.

Changer pour son porte-monnaie

L’étude britannique menée en 2015 auprès de 2 134 femmes, évoque la somme de 21 000€ dépensés au cours d’une vie entière. Bien sûr, le prix des protections hygiéniques n’est pas équivalent en France et Grande-Bretagne et les coûts annexes ne concernent pas toutes les femmes. Néanmoins, il apparait évident que cela représente un coût que de nombreuses femmes ne peuvent pas se permettre.

En France, les débats autour de la « taxe tampon » ont permis la baisse de la TVA appliquée aux protections hygiéniques qui est passée de 20 % à 5,5% depuis le 1er janvier 2016. Mais, ces produits restent encore parfois inaccessibles pour des publics en difficultés comme les étudiantes ou les femmes SDF en situations de « précarité menstruelle« . D’ailleurs, face à cette situation, la LMDE – mutuelle étudiante – rembourse désormais de 20€ à 25€ par an aux étudiantes.

Avoir à des alternatives réutilisables pendant ses règles peut donc avoir un impact positif sur le porte-monnaie !

Les alternatives pour des règles au naturel 

La coupe mentruelle ou « cup » / Usage Interne

La coupe menstruelle est une protection hygiénique interne réutilisable en forme de petite coupe creuse en silicone hypoallergénique se plaçant à l’intérieur du vagin pour récolter le flux menstruel et existe en 2 tailles. C’est cette protection que nous avons choisie toutes les deux, n’hésitez pas à consulter notre article sur la coupe menstruelle.

+ Avantages

Economique puisqu’elle coûte environ 25€ à l’achat et peut s’utiliser jusqu’à 5 ans.

Ecologique : réutilisable donc aucun déchet n’est généré à chaque cycle.

Saine : aucun produit toxique en contact avec les muqueuses, elle ne récolte que le sang et respecte la flore vaginale, il n’y a aucune odeur !

− Inconvénients

Il faut être à l’aise avec son corps car pour l’utiliser il faut la plier et l’insérer dans le vagin via le col de l’utérus.

Il faut également la vider toutes les 4 à 6h : il faut donc être à l’aise avec ces deux opérations.

Coté hygiène il faut prévoir de la stériliser avant et après usage.

Les serviettes hygiéniques lavables / Usage Externe

Comme ses consoeurs jetables, les serviettes hygiéniques lavables (SHL pour les connaisseurs) sont des protections intimes externes absorbant le flux à la sortie du corps. Le plus par rapport à leurs cousines jetables ? Elles sont lavables donc réutilisables.

+ Avantages

Economique et écologique : les serviettes hygiéniques lavables ne génèrent pas de déchets.

Saines : réalisées généralement dans des tissus biologiques, elles ne contiennent aucun produits toxiques en contact avec les muqueuses et sont hautes en couleurs apportant bonne humeur en cette période là 🙂

− Inconvénients

Il faut les laver 🙂 Et oui c’est la grande différence entre le lavable et le jetable.

Pour les laver, on procéder à un pré-lavage comme les cotons lavables puis on peut les mettre en machine !

Les serviettes hygiéniques lavables pour vos règles

La culotte menstruelle / Usage Externe

Il s’agit d’une protection hygiénique externe réutilisable : un sous-vêtement absorbant qui remplace les serviettes hygiéniques. La culotte menstruelle est réalisée avec plusieurs fines couches de matériaux absorbants, sans nanoparticules ou produits dangereux, elle peut être utilisée jusqu’à 12h. Le coût d’une culotte est d’environ 30€. Retrouvez notre retour d’expérience dans notre article sélection de culottes menstruelles. 

+ Avantages

Economique et écologique : lavable donc aucun déchet n’est généré à chaque cycle.

Confortable : elles sont en général plus fines qu’une serviette hygiénique : moins de 2mm d’épaisseur.

Saines & sans odeurs réalisées dans des matériaux sans produits dangereux et très absorbants, les utilisatrices semblent convaincues par l’absence d’odeurs.

− Inconvénients

Il faut les laver – comme les serviettes hygiéniques lavables, on doit les laver 😉 Pour les laver, on procéde à un pré-lavage à l’eau froide puis on peut les mettre en machine…

Le Flux Instinctif Libre FIL

Le principe du flux instinctif libre ou « free flow instant » en anglais, c’est de se passer de protections hygiéniques pendant les règles. Comment ça ? En étant à l’écoute de son corps, et en gérant le sang comme on gérerait une envie de faire pipi et « relâcher » dans les toilettes.

Sur ce sujet très spécifique, on vous conseille l’article de Natasha sur son blog Echos verts qui parle de son expérience de Flux Instinctif Libre qu’elle pratique depuis 2017.

Prêtes à changer pour des règles au naturel ?

N’hésitez pas à partager vos expériences !

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