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(essayer de) Devenir une écolo efficace imparfaite et heureuse

Par C. l'air du temps

Ecolo Efficace… Ce n’est certainement pas le terme le plus approprié. En effet, il renvoie à une notion de rentabilité et d’objectif à atteindre, ce qui n’est pas vraiment mon propos ! L’idée c’est plutôt de vous partager cette réflexion qui m’anime depuis quelques temps, et qui je pense, fait partie de mon cheminement vers un mode de vie toujours plus sobre, conscient et responsable.

Quand je me suis lancée dans le zéro déchet il y a 7 ans, j’y suis allée tête baissée à en devenir intransigeante. A faire la gueule à mon mec quand il revenait de la boulangerie avec un sac en kraft.

Développer ma conscience écologique, me documenter, partager aussi m’a permis d’élargir ma vision des choses et de comprendre qu’il y avait des choses plus « importantes » et impactantes qu’un sachet en kraft.

Aujourd’hui, j’en suis arrivée à une feuille de route qui ressemble à peu prés à ça. Selon moi, il est important de :

  1. Comprendre et prendre conscience de son empreinte carbone, écologique pour prioriser ses actions et ne pas s’épuiser ;
  2. Trouver un équilibre, de l’épanouissement dans ses actions pour justement continuer à avancer

Ainsi, quand j’ai récemment calculé à nouveau mon empreinte carbone, en intégrant une grosse partie des éléments liés à la famille, je suis arrivée à 3,6 tonnes (objectif accord de Paris 2 tonnes CO2eq en 2050). Je me suis dit que ce qu’on avait mis en place (plus d’avion, zéro déchet et zéro gaspillage, moins de kms en voiture)… avait de l’impact !

Mon expérience n’a pas valeur d’injonction. L’idée est plutôt de partager humblement ma feuille de route – pour éviter d’en sortir justement. Moi qui ait une fâcheuse tendance au burn out, je me dis que parfois je frise l’épuisement écologique. Et que l’idée dans tout ça c’est aussi de vivre une sobriété heureuse. D’y trouver de la joie, de l’alignement.

Alors, j’ai placé des garde-fous, ce sont les miens et à ce jour, ils fonctionnent et me permettent de trouver l’énergie pour avancer, d’apaiser mon mental d’éco anxieuse. Je vous les partage.

Connaitre son empreinte carbone

Mesurer mon impact pour plus agir à l’aveugle

Même si ce n’est pas la seule mesure qui existe, mesurer mon empreinte carbone m’a permis de me donner un cadre de réflexion et surtout d’action. Calculer son empreinte carbone, participer à une fresque ou un atelier 2 tonnes nous donne des ordres de grandeur et permet de prioriser ses actions. Ainsi, je me suis rendue compte notamment que si mon mec ramenait un sac papier de la boulangerie ce n’était pas aussi impactant que d’arrêter de prendre l’avion ou devenir végé et donc que ça n’était pas très utile de s’engueuler pour ça. Clairement.

Quelques pistes d’actions :

  • utiliser un calculateur d’empreinte carbone : moi j’aime bien nos gestes climat (qui propose également un calculateur pour les modes de transports) mais il en existe d’autres ;
  • participer à un atelier d’intelligence collective ! C’est une belle façon de comprendre les mécanismes à l’oeuvre dans le dérèglement climatique. Je pense bien sûr à la Fresque du Climat, mais aussi l’atelier 2 tonnes dont je suis animatrice depuis peu et qui permet de donner plein de pistes d’actions. Il existe de nombreuses fresques sur de nombreux sujets désormais : à vous de trouver celle qui vous inspire ;
  • Influencer les autres autour de soi : ses amie.s, sa famille, ses collègues à participer à de tels ateliers, c’est ludique et pédagogique !

Faire les choses pour soi (avant tout)

Au début de ma transition écologique, j’ai revêtu – sans trop m’en rendre compte – le costume de sauveuse du monde. Sauf que, forcément, ce n’est pas une bonne idée : car c’est IMPOSSIBLE. Et à force de courir après cet objectif inatteignable, on finit par s’épuiser et ça ne fait pas avancer le schmilblick.

Depuis donc, et aussi après la lecture du super livre d’Anaëlle Sorignet – On ne sauvera pas le monde avec des pailles en bambou – j’ai changé de stratégie. Je cherche désormais (et trouve) le bonheur à être alignée avec mes valeurs. C’est mon objectif premier : être bien dans mes baskets et le montrer ! L’incarnation du changement reste pour moi la meilleure façon d’agir. Et tout pas en avant que je fais est un pas de moins à faire en direction de la sobriété, de l’autonomie (j’en suis loin encore) ou de la construction des imaginaires.

Ensuite être un.e écolo efficace c’est aussi puiser et donner de la force dans le collectif ! Je ne vous apprends rien là-dessus. Et pourtant, il est vrai – moi la première – qu’on a la fâcheuse tendance à s’isoler. Or, sentir qu’on fait partie d’un mouvement plus grand que soi, participer à des projets collectifs porteurs de sens ça change carrément la donne. Participez ne serait-ce qu’une fois à une marche ou une manifestation et vous verrez l’énergie qui s’en dégage !

Quelques pistes d’actions :

  • lire un livre : je vous propose sur le sujet celui d’Anaëlle Sorignet, On ne sauvera pas le monde avec des pailles en plastique aux éditions De Boeck Supérieur ;
  • se rapprocher d’associations ou d’actions collectives. Pour les associations, ça dépend de ce qui existe dans votre ville et de vos préoccupations. De mon côté, être bénévole pendant 2 ans chez Zero Waste Toulouse m’a beaucoup apporté. Pour les actions militantes, je vous conseille de rejoindre Regroop. Une application qui permet de prendre part à des actions militantes à travers le monde.

Choisir les infos qui nous parviennent

Sans pour autant faire l’autruche (quoique clairement parfois c’est nécessaire), j’ai appris avec le temps à faire le tri dans les informations qui me parviennent. Nous sommes assaillis d’informations, que ce soit à la télévision (que j’ai arrêté de regarder depuis des années) ou les réseaux sociaux. Mais que comprenons-nous vraiment des ces informations qui nous parviennent. Est-ce que nous les intégrons réellement ? Ou n’est-ce finalement qu’un bruit de fond.

En ce qui me concerne, c’est un bruit de fond anxiogène qui me fatigue et me paralyse à la longue. J’ai donc décidé de réduire le nombre de comptes auxquels je suis abonnée sur Instagram notamment. Je reste fidèle à ceux qui font un travail de décryptage de qualité qui me permette de savoir ce dont j’ai besoin.

Si j’ai besoin de creuser plus profondément un sujet, je fais les recherches par moi-même. Je suis ainsi de nouveau en mode pro actif, et j’utilise mon propre esprit critique et analytique et mine de rien ça change beaucoup de choses.

Quelques pistes d’actions :

  • faire le tri des informations : en fonction de vos canaux de prédilection, réduisez le nombre de comptes, émissions que vous écoutez. Pour ma part, je suis à l’écoute des émotions qui m’animent quand j’écoute ces canaux de diffusion. Si cela créé en moi de l’angoisse, du doute malaisant, de la critique envers moi-même, je supprime. Je me tourne plus facilement sur ce qui m’émerveille, me challenge dans le bon sens du terme. Je choisis quelques podcasts, une ou deux newsletters, quelques comptes sur les réseaux sociaux.

Apaiser et canaliser mon mental

J’ai découvert le yoga et la méditation pendant ma première grossesse il y a 9 ans. La maternité à venir était un bouleversement pour moi et j’avais besoin d’apaiser mon mental. Moi qui pensais être faite pour être toujours en action, je me suis rendue compte des changements significatifs que cela a pu avoir sur moi et sur la façon dont je pouvais les utiliser au quotidien pour gérer les situations.

Alors, quand l’éco-anxiété semble pointer le bout de son nez, la méditation et le yoga sont pour moi des soupapes de décompression. Mais c’est très personnel. Pour d’autres, ça sera la danse, le sport, la musique, le jardinage : l’idée c’est de trouver ce qui nous permet de lâcher le mental et de revenir à la pleine conscience du moment présent.

Quelques pistes d’actions :

  • trouver ce qui nous apaise. Et en abuser ! A vous de trouver ce qui vous permet d’avoir quelques moments de répit et qui permet d’éviter que notre mental revienne sans cesse à la charge ;
  • prendre soin de soi et se rendre compte que nous ne sommes pas seul.e.s à vivre ça. Un.e écolo en burn out ça n’apporte pas grande chose. Et je le vois moi-même, quand je suis un peu en « down » je n’ai plus envie de grand chose. Me retrouver avec d’autres, partager nos états d’âmes ou un projet, permet de redonner du sens à nos angoisses. Si vous ne connaissez pas encore, je vous conseille Le travail qui relie, une approche qui permet de se connecter à d’autres éco-sensibles.

Déconnecter et se reconnecter au vivant

Dans l’épisode de podcast « Comment parler de l’effondrement avec les enfants », Delphine Saltel évoque avec Marie Pavlenko (autrice pour enfants) la question de l’amnésie générationnelle et de comment sans expérience de nature finalement, d’une génération à l’autre, on peut oublier à quoi ressemble une grenouille, un coléoptère ou une mésange. Notre lien au vivant est ontologique, nous sommes le vivant et nous avons besoin de lui pour vivre. Mais comme en prendre la mesure si nous vivons systématiquement hors sol, rivés sur nos écrans ?

Comment être emphatique avec ce qui nous entoure si on ne prend jamais la peine d’y mettre les pieds ?

Au-delà de l’aspect très apaisant qu’un bain de nature a sur notre moral et sur notre nature, il est évident que la reconnexion au vivant qui nous entoure permet de prendre la mesure de l’urgence de le protéger mais aussi de sa beauté infinie. Et parce qu’en ville c’est parfois plus compliqué, on s’y astreint. On fait régulièrement la démarche de nous sortir du béton et du bitume pour aller à la rencontre de tout ça, notamment avec les enfants.

Et vous ? Comment vivez-vous d’être écolo au quotidien ?

N’hésitez pas à partager votre expérience et vos conseils !

4 Commentaires

texmex 26 mars 2023 - 10 h 08 min

En résumé trouver son Ikagi et le vivre avec du bon sens.

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C. l'air du temps 26 mars 2023 - 21 h 11 min

Oui c’est un bon résumé !

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campagnarde 26 mars 2023 - 15 h 04 min

Bonjour,
j’en arrive aux mêmes conclusions. Moi toute seule je ne vais pas changer le monde, mais comme notre avenir est vraiment noir, je fais ce que je peux à mon petit niveau. Pas la peine de se rendre malade pour des choses sur lesquelles notre impact est réduit. L’important est d’être en paix avec soi-même.
Mes filles sont dans la même démarche que moi, je ne les ai jamais influencées mais elles sont assez grandes pour comprendre ce qui est bon pour elles et la planète. C’est pratique car nous n’avons pas besoin de nous justifier et on s’échange des infos.

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C. l'air du temps 26 mars 2023 - 21 h 12 min

Je suis tout à fait d’accord sur l’alignement : c’est vraiment nécessaire d’être bien avec soi-même et que ça soit le moteur de notre engagement.

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