5 idées reçues sur les huiles végétales en cosmétique

Adopter les huiles végétales a été un de mes premiers gestes vers une routine cosmétique saine et minimaliste. Je me suis très vite détournée des crèmes (même bio) tant cela a été une révolution pour moi. Aujourd’hui, je n’utilise que des huiles végétales, en émulsion « minute » directement sur ma peau en combinaison avec une eau florale (hydrolat).

Au départ pourtant – comme beaucoup de personnes – j’avais un énorme a priori sur les huiles ! J’y associais l’idée qu’elles étaient « trop grasses », « pas assez hydratantes », « pas adaptées à toutes les peaux ». Et bien, dans la (très grande) majorité des cas, j’ai découvert par la suite qu’il s’agit là de pensées limitantes non fondées. En effet, il existe de nombreuses huiles végétales, chacune possédant des propriétés différentes. Il y en a forcément une pour chacun.e ! Il faut néanmoins au préalable bien connaître son type de peau.

Je vous propose de dégommer ensemble les idées reçues autour des huiles végétales, et de vous donner aussi mes conseils pour bien les choisir !

---

Merci à Oden pour son soutien dans le cadre de notre collaboration qui m’a permis de faire les recherches nécessaires à cet article.

---

Qu’est-ce qu’une huile végétale ?

Les huiles végétales

Une huile végétale est un corps gras liquide, extrait d’une plante oléagineuse, c’est-à-dire une plante dont les graines, noix, amandes ou fruits contiennent des lipides. Que ce soit en alimentation ou en cosmétique, il s’agit de « produits bruts » riches en acides gras, vitamines et antioxydants. D’ailleurs, on trouve dans nos cuisines des huiles qui font aussi merveille en cosmétique (comme pour réaliser son gommage au marc de café). Les ingrédients bruts sont toujours l’assurance d’une composition uniquement faite de principes actifs : on évite ainsi les substances toxiques.

Les huiles végétales (ou beurres végétaux) sont de véritables couteaux suisses en cosmétique qui s’avèrent indispensables quand on souhaite tendre vers une routine cosmétique saine et minimaliste. On peut les utiliser à souhait pour se démaquiller, nourrir la peau, se masser…

Elles sont à distinguer des huiles minérales, corps gras inertes issus des minéraux, fruits de la pétrochimie comme la fameuse paraffine. Plébiscitées pour leur effet « occlusif » qui bouchent les pores de la peau, limitant ainsi la perte naturelle en eau de la peau, ces huiles n’apportent aucun élément nutritif. Leur bilan écologique est désastreux et elles se retrouvent, une fois rincées, dans les milieux naturels qu’elles polluent grandement.

Pourquoi des huiles plutôt qu’une crème ?

Qu’elle coûte 5 € ou 50 €, une crème est toujours l’émulsion d’une phase aqueuse (eau) et d’une phase huileuse (corps gras). Il faut savoir que la présence d’eau dans les cosmétiques rend nécessaire l’utilisation de conservateurs. Beaucoup de conservateurs utilisés dans la cosmétique conventionnelle s’avèrent allergisants, irritants, ou sont même considérés comme des perturbateurs endocriniens.

Par ailleurs, pour mémoire, les 5 premiers ingrédients d’un produit représentent de 70% à 80% de sa composition. Si l’eau « aqua » est le premier ingrédient, ça laisse peu de place pour des principes actifs de qualité véritablement utiles à la peau. Minimaliser sa routine, notamment avec des produits « bruts » est l’assurance d’une peau saine sans danger pour la santé.

Les fausses idées autour des huiles végétales

1. Les huiles végétales c’est trop gras

De manière générale, quand on entend « huile » on pense immédiatement à « gras ». Ce qui est normal en soi puisqu’une huile végétale n’est autre que des lipides. Cependant, utiliser des huiles végétales ne veut pas dire ressembler à une friture quand on sort de chez soi. Je peux même vous assurer que depuis que j’ai trouvé les huiles végétales adaptées à ma peau, je n’ai jamais brillé !

Les secrets pour éviter d’avoir une sensation de gras :

• adapter les huiles végétales à son type de peau : utiliser une huile non adaptée à son type de peau peut donner cette sensation de brillance (ou au contraire de tiraillement) ;
• ne pas en mettre trop : habitué.e.s à « se tartiner » nous avons tout.e.s tendance à nous mettre trop de produit « pour être sûr.e que ça fera le job ». Or, si l’huile est bien adaptée à notre peau, seules quelques gouttes (3 ou 4) suffisent !

2. Ce n’est pas adapté à toutes les peaux

Beaucoup pensent que les huiles végétales ne sont pas adaptées à toutes les peaux. Qu’elles vont « sur graisser » les peaux à tendance grasse et ne pas suffisamment « hydrater » les peaux sèches. Or, comme nous l’avons déjà vu, il suffit en réalité de trouver l’huile qui sera « compatible » avec votre peau. C’est à dire qui saura lui apporter les éléments qui seront bien assimilés et lui permettront de se débrouiller toute seule comme une grande. Une routine cosmétique minimaliste et saine s’inspire souvent du layering, une technique d’inspiration japonaise qui consiste à superposer les soins dans un ordre spécifique.

Pour une peau mixte à grasse, on peut opter pour l’huile de noisette, par exemple, qui est sébo-régulatrice et rééquilibrante, très fine et non-comédogène. On peut y associer un hydrolat de Romarin qui va purifier et rééquilibrer la peau. Les peaux matures ont grand besoin d’anti-oxydants et d’oméga-6 : qu’on trouve dans les huiles d’Onagre et de Bourrache, parfaitement adaptées pour les peaux dévitalisées, matures et déshydratées. Enfin, les peau sèches ont un besoin particulier en nutrition : l’huile de Prune riche en vitamine E et en acide oléique est naturellement relipidante et donc parfaitement pour les peaux qui tiraillent. Sans parler de son odeur enivrante, un pur délice, une de mes huiles végétales françaises préférées !

3. Ma peau ne sera pas aussi hydratée qu’avec une crème

On entend souvent que la peau a besoin d’être hydratée. Et de manière répandue, pour cela il faudrait lui appliquer des produits à base d’eau. Avant toute chose, il est très important de comprendre le fonctionnement de la peau. Le film hydrolipidique de la peau, qui la protège naturellement, est un mélange de sueur (eau) et de sébum (gras). Il s’agit d’une véritable barrière de protection contre les agressions extérieures, qui maintient également le niveau d’hydratation de notre peau en empêchant l’eau de trop s’évaporer. Dans les crèmes conventionnelles, l’eau (couplée au gras) apporte une certaine onctuosité à la texture, mais elle n’a, au final, que peu d’intérêt car elle ne pénètre pas la peau. Il s’agit juste d’une sensation de confort.

Pour mémoire, l’hydratation de la peau est essentiellement fournie par notre alimentation et les boissons. Ainsi, avoir une alimentation diversifiée et riche en anti-oxydants, minéraux, vitamines et boire suffisamment sont les premiers gestes pour une peau bien hydratée. Ensuite, dans les périodes qui mettent la peau à rude épreuve, les huiles végétales vont lui apporter, en renfort, un soin quotidien. Les vitamines, antioxydants, oligoéléments, acides aminés et acides gras contenus dans les huiles végétales, vont nourrir la peau et l’aider ainsi à maintenir son hydratation. La nutrition de la peau permet en quelque sorte de lui « donner les armes » afin qu’elle puisse être autonome et se protéger d’elle-même. Ainsi, moins on met de produits mieux c’est !

4. Les huiles végétales ne sont pas adaptées à l’été

Les besoins de notre peau varient en fonction des cycles saisonniers de la nature. Ainsi, elle n’aura pas nécessairement les mêmes besoins en été que l’hiver. En été, le soleil, l’air sec, les températures élevées, entrainent souvent une déshydratation et donc une sècheresse cutanée. Et ici encore, les huiles végétales ont rôle à jouer. Oui oui ! Malgré la pensée commune qu’une huile va nous faire « cramer » dès qu’on sort au soleil, c’est encore mal connaître les huiles végétales.

Même si elles ne dispensent pas d’appliquer une protection solaire (ombre, vêtement ou crème solaire), les huiles végétales sont très utiles pour préparer la peau à une exposition aux rayons du soleil plus importante que le reste de l’année. Elles contiennent notamment des vitamines (A, C et E) qui aident la peau se préparer au soleil. Par exemple, le sérum vitaminé d’Oden est une synergie de 3 huiles végétales vierges (pépins et de pulpe d’argousier, onagre et cerise) riches en acides gras essentiels, caroténoïdes et antioxydants. On peut également utiliser les huiles végétales pour nourrir et protéger les cheveux qui sont mis à rude épreuve pendant la saison estivale.

5. Les huiles végétales coûtent cher

Une huile végétale française, de qualité coûte une trentaine d’euros les 30ml. En étant complètement honnête, c’est beaucoup plus cher qu’une crème d’entrée de gamme du commerce qui sera parfois 6 fois moins chère. Donc, quand on me dit que les huiles végétales c’est cher ce n’est pas complètement faux. Néanmoins, j’ai quelques nuances à apporter :

1. La segmentation marketing a rendu banale la nécessité d’un produit de soin de peau différent pour le jour, la nuit, les yeux, les rides etc… On peut ainsi vite se retrouver à multiplier les produits, sans compter le prix élevé de certaines crèmes spécifiques (certaines crèmes « anti-âge » affichent un prix au litre équivalant à plus de 6 mois de Smic). Au final, tout cela coûte cher au porte-monnaie. A contrario, une fois trouvée l’huile végétale adaptée à son type de peau, une seul produit est largement suffisant pour prendre soin de sa peau.
2. Si l’huile est bien adaptée à notre peau, elle pénètrera parfaitement, il n’y a donc pas besoin d’en mettre beaucoup. Quelques gouttes suffisent. Ainsi le flacon dure longtemps. Au contraire, on aura tendance à mettre beaucoup de crème pour avoir l’impression qu’elle « fasse le job ».
3. Si certaines crèmes conventionnelles sont si peu chères c’est grâce (ou à cause) de l’utilisation d’huiles minérales issues de la pétrochimie (ou de déchets de l’industrie).

De plus, quand on le peut, faire le choix d’huiles végétales françaises, en consommer moins mais mieux, c’est aussi faire le choix de voter avec son porte-monnaie au service de l’artisanat, d’une agriculture respectueuse du vivant. C’est refuser de donner son argent à une industrie pétrochimique mortifère. Tout cela pour le plus grand bonheur de notre peau !