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Reconversion professionnelle

Reconversion professionnelle : aligner son travail à ses valeurs

Par C. l'air du temps

Il y a 2 ans, j’ai changé de travail. Après une reconversion professionnelle : j’ai choisi d’aligner mon travail à mes valeurs personnelles. Et avec le recul, c’est une des plus belles décisions que j’ai prise de ma vie.

On me dit souvent que j’ai été courageuse de la prendre cette décision. Je crois avant tout que c’était une nécessité. J’étais au bout du rouleau professionnellement parlant. J’allais travailler la boule au ventre. Les derniers mois même, avec l’envie de vomir. Changer de travail a été un réel soulagement. J’ai progressivement retrouvé le plaisir de me lever le matin pour faire quelque chose qui me faisait vibrer.

Je parle souvent de mon parcours sur Instagram. Je suis aussi souvent intervenue lors de tables rondes pour partager mon expérience. A chaque fois, je vois les questionnements que cela soulèvent. L’envie et le besoin surtout.

Alors, aujourd’hui j’ai décidé de partager mon parcours de reconversion professionnelle, en espérant que cela pourra donner des pistes à celles et ceux qui se posent des questions.

Le déclic, sortir du déni

Avant j’étais architecte

Depuis aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être architecte. A l’école, j’ai toujours été une bonne élève, surtout en sciences. Du coup, mes professeurs (et mes parents) me destinaient plutôt à être ingénieur.e. Alors, quand j’ai annoncé à tout le monde que je voulais faire des études d’arts appliqués, ça a été la levée des boucliers. Moi la bonne élève en sciences, j’allais partir des études d’arts ? Oui et j’ai tenu bon.

Je suis donc entrée à l’Université : section arts plastiques, arts appliqués. J’ai adoré cette période. J’y ai construit ma culture des arts, ma curiosité, mon autonomie. Finalement, après 4 ans et un maitrise d’arts appliqués (master I), je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas de débouchés pour moi. Après 2 stages, j’ai intégré l’école d’architecture de Toulouse en équivalence. J’ai passé 5 ans : 4 ans d’études pour avoir mon diplôme et un an supplémentaire pour avoir l’habilitation à exercer en nom propre. Bref. 10 ans d’études. Après 2 ans de CDI, je me suis installée en libéral. Et pendant 8 ans j’ai adoré mon métier.

Les catalyseurs de changement

Oui je peux le dire j’ai vraiment adoré mon métier. La créativité, la gestion des chantiers, la relation avec les clients… Mais petit à petit, certaines choses ont changé.

Le premier changement a été personnel. Il y a 8 ans, j’ai été mère pour la première fois. La maternité a été un tsunami dans ma vie. Au-delà ce que qu’implique généralement l’arrivée d’un.e enfant (nouvelles peurs, sommeil, changements de rythme etc…), l’arrivée de ma fille a été une remise en question de ma vie telle qu’elle était jusqu’alors. Je me suis mise à questionner ce que je mangeais. Ce que je me mettais sur la peau. Ce qu’il y avait dans ma poubelle. Elle a été le point de départ de ma transition écologique. J’ai changé de prisme pour regarder le monde. Et une fois que ma vie personnelle a trouvé un semblant d’équilibre, c’est ma vie pro que j’ai commencé à questionner. Mais de manière très inconsciente.

La seconde raison est intrinsèque au métier lui-même. Le métier d’architecte est très complexe, loin du glamour qu’on lui attribue souvent. D’ailleurs, quand j’en parle encore aujourd’hui, beaucoup de personnes me demandent comment j’ai pu un jour décidé d’arrêter ce « si beau métier ». La réalité est autre : la créativité c’est 20% du job. Les 80% c’est de la gestion de chantier, d’humain.e.s, de client.e.s, de la réglementation, la pression de la responsabilité (l’architecte est TOUJOURS coupable quand il y a un désordre). Bref, les paillettes c’est 20% du boulot. Alors quand les 80% restants finissent par te peser, les 20% de chouette ne suffisent pas à équilibrer la balance.

Sortir du déni

Le changement s’est fait en sous-marin. Je ne l’ai pas vu arriver.

Changer de métier n’a pas été donc pas été une évidence. Enfin dans un premier temps.

C’est mon homme qui m’a sortie du déni en réalité. Un soir nous étions à table, il m’a dit « je crois qu’il faut que tu arrêtes. » Arrêter quoi ? « Ton travail ! Je vois bien que tu n’es plus dedans. Que ça ne te passionne plus ». Faut dire qu’étant tous les deux du bâtiment, nos conversations du soir avaient toujours un lien avec nos chantiers, en commun ou non. Et petit à petit, j’en ai eu marre. Ce jour-là j’ai compris qu’il avait raison. Je ne trouvais plus aucun plaisir dans mon travail. Et ça c’est problématique, vu le temps qu’on passe à travailler dans notre vie.

Mais une fois que ce constat-là est fait… Qu’est-ce qu’on fait justement ? Pour changer la donne, pour se tourner vers un travail plus aligné avec nos valeurs ? Un job de sens ?

EN RÉSUMÉ

Reconversion professionnelle : mes conseils

  • Accueillir ses ressentis par rapport à son métier actuel : a-t-il du sens pour moi ?
  • Se faire (bien) accompagner (bilan de compétences, formations…)
  • Choisir un entourage soutenant et bienveillant (trouver de l’écoute)
  • Accepter que le processus puisse prendre du temps

Passer à l’action : la reconversion professionnelle

L’accompagnement à la reconversion professionnelle

Mes parents étant eux-mêmes passés par la case « bilan de compétence », je savais donc que c’était une solution d’accompagnement au changement de métier. La première piste s’est avérée être un échec. Dans le questionnaire proposé au premier rendez-vous, les souhaits d’options pour la reconversion étaient si traditionnels que j’ai su que ça ne marcherait pas. La deuxième option a été la bonne. Pour moi, le bilan de compétences a été une révélation et surtout la clé d’une reconversion réussie. Je le dis souvent avec humour mais c’est une réalité : cela a été une sorte de psychothérapie du travail. Grâce à des tests de personnalités, au suivi, au travail à faire moi-même : je suis sortie du bilan avec 1. un projet professionnel 2. une meilleure connaissance de mes forces et de mes compétences (et surtout de la différence entre les 2).

Dans mon cas, il se trouve que j’avais créé 2 ans auparavant le blog avec ma soeur Camille. Il a été le « terreau » de ma reconversion professionnelle. La création de contenus pédagogiques pour sensibiliser à la transition écologique me permet aujourd’hui de conjuguer à la fois la créativité que j’ai toujours recherchée et l’alignement avec mes valeurs (écologiques, sociales, éthiques). Et je suis pleine de gratitude pour avoir trouvé cet équilibre.

Les différents formats

Il existe aujourd’hui de plus en plus de formats d’accompagnements à la reconversion professionnelle, pour trouver un travail ayant plus de sens. Voici quelques pistes :

  • Exploration. Pour changer de travail, il faut pouvoir déjà avoir une idée des problématiques et des enjeux de demain. L’Institut des futurs souhaitables propose des cycles de conférences pour « changer de regard sur l’époque et sur le monde, changer de posture vis-à-vis de demain et provoquer l’envie d’aller plus loin sur de nombreux sujets » ;
  • Le bilan de compétences. C’est le format que j’avais retenu à l’époque. J’ai été extrêmement bien accompagnée. Mais je sais aussi que beaucoup de personnes sont déçues par ce format. Je pense que c’est très lié à la personne. N’hésitez pas à écouter votre
  • Coaching individuel ou en groupe. Il en existe de plus en plus. Je peux vous conseiller – les yeux fermés – Anaelle, la Révolution des tortues. Un accompagnement sur mesure pour entrepreneur·ses du changement et autres amoureux·ses du vivant. Je connais personnellement Anaelle, je la trouve très inspirante. Son livre – On ne changera pas le monde avec des pailles en bambou – est une de mes lectures préférées et je reçois ses newsletters avec toujours beaucoup de plaisir ;
  • Formation. Edeni propose deux accompagnements dans ce sens. La formation ESE (Ecologie Santé Ethique) permet de se former aux enjeux environnementaux et devenir une voix que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle. En version plus courte (3 semaines), la formation Transition Pro pour plus de sens est un accompagnement de 3 semaines pour redonner du sens à son travail, notamment grâce à l’ikigaï, un outil au service de l’orientation professionnelle ;

Accepter le processus

Aujourd’hui je regarde tout cela d’un oeil bienveillant et constructif car ces étapes sont derrière moi. Néanmoins, changer de travail ne s’est pas fait du jour au lendemain. En effet, j’étais installée en architecte libéral, dans ce sens, je ne pouvais aucunement tout arrêter du jour au lendemain. En réalité, il s’est écoulé 2 ans, entre ma prise de conscience et la cessation de mon entreprise individuelle. Ces années ont été relativement difficiles car j’ai du notamment continuer à faire un travail qui ne me plaisait plus. Cela a été assez éprouvant. Mais je savais que c’était pour du mieux ensuite.

Quand on a le projet de se reconvertir, je crois qu’il faut accepter qu’il s’agit d’un processus long. Qui demande parfois de continuer à faire un temps autre chose, le temps de trouver sa voie. Le temps que mon activité actuelle se mette en place, j’ai accepté par exemple d’enseigner l’architecture. C’était un compromis qui m’a aussi permet de faire plus facilement le deuil de mon ancien métier. Cela m’a également permis de cotiser quelques droits chômage car il n’existe aucune aide quand on passe d’une activité libérale à l’autre. Même si je n’ai pas réellement utiliser ces droits, cela m’a permis une sécurité. S’investir dans une association peut également être un bon moyen d’accompagner la transition : à la fois pour retrouver du sens et également pour permettre d’apaiser l’impatience de changer de travail !

Regarder son histoire avec bienveillance

Je ne regrette absolument pas d’avoir changé de travail. Mais je ne regrette pas non plus ma première partie de vie active. Je pense que c’est arrivé à ce moment précis car j’étais prête. Peut-être qu’à 18 ans, en rentrant des études je n’aurais pas été aussi ouverte à cette perspective et surtout finalement, tout ce cheminement fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Bien sûr, j’aimerais que les jeunes soient plus accompagné.e.s dans leur questionnement sur le sens du travail, sur ce qui les fait vibrer, ce qui les anime. Je rêve d’un monde où on ne colle plus des étiquettes, où mettre les mains dans la terre a autant (voire plus) de valeurs que jouer avec les chiffres derrière un écran. Je crois que nous sommes à un point de bascule sociétal. Beaucoup de jeunes s’interrogent sur le sens de travail. Et je crois que c’est une bonne chose. Dans un monde plus sobre et minimaliste, il est certain que nous avons besoin de réinventer le travail.

Bref, je suis pleine de gratitude pour ce parcours et je vous souhaite la même chose si vous vous pouvez également des questions !

Et vous ? Avez-vous trouvé du sens dans votre travail ?

J’ai hâte de lire vos questionnements ou vos expériences à ce sujet !

Pour aller plus loin

Edeni // Edeni propose des accompagnements à la transition écologique à la fois pour les particuliers et les entreprises.

Découvrir // L’Institut des Futurs Souhaitables propose des conférences pour s’inspirer et ouvrir des horizons. Une belle idée pour réfléchir à demain.

Coaching // Anaelle, la Revolution des tortues, propose de vous accompagnement pour faire « grandir le changement » qui s’opère en vous.

2 Commentaires

Sophie 17 octobre 2022 - 14 h 23 min

Bonjour, j’ai lu votre super article sur la reconversion 😊
Puis-je vous demander votre contact pour le bilan de compétences ?
Merci d’avance !

Répondre
C. l'air du temps 17 octobre 2022 - 21 h 56 min

Merci Sophie pour ton retour. La personne qui m’a suivie à l’époque c’est Béatrice Seille. Son cabinet, Rhealise, est situé à Balma (31). J’avais utilisé mes droits à la formation pour faire ce bilan (du coup il ne m’avait rien couté).

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