Connaissez-vous les alternatives pour faire la vaisselle à la main au naturel et en mode zéro déchet ?
La problématique de la vaisselle à la main est double : il y a d’une part les accessoires qu’on utilise (notamment les éponges jetables issues de la pétrochimie) et les produits avec lesquels on lave qui contiennent de nombreux ingrédients toxiques.
Aujourd’hui, en France, pour la grande majorité des foyers, un seul circuit d’eau existe : l’alimentation en eau de la douche, des toilettes, de la machine à laver le linge et du lave-vaisselle se fait en eau POTABLE. Il s’agit quand même d’un non-sens quand on observe une crise de l’eau potable à l’échelle mondiale. Une fois celle-ci souillée, elle part – via nos canalisations – vers les centres de traitement, puis dans les milieux naturels.
A l’heure actuelle, à défaut de pouvoir faire mieux, il est important de limiter au maximum l’utilisation d’eau d’une part, et de l’autre, de contrôler les produits avec lesquels on (se) lave.
On vous présente les éléments indispensables pour un rituel vaisselle plus respectueux de soi et de l’environnement.
Pourquoi changer sa routine vaisselle à la main ?
Après avoir fait la vaisselle à la main, l’eau utilisée part dans nos canalisations, puis dans les égouts avant d’être traitée comme l’ensemble des eaux usées et rejetée dans la nature.
Par conséquent, notre utilisation quotidienne d’eau pour la vaisselle – mais aussi pour laver le linge – impacte l’ensemble du cycle de l’eau. Il est donc nécessaire d’essayer de remettre dans le circuit une eau la plus « naturelle » possible. Voici, dans un premier temps, pourquoi changer ses habitudes.
Remplacer les éponges synthétiques
Les éponges synthétiques pose des problèmes à plusieurs niveaux.
Premièrement, leur production est énergivore et peu écologique. Ces éponges sont fabriquées à base de mousse de résine (dérivée du pétrole), souvent jaune et traitée avec des produits chimiques qui lui donnent sa couleur et son côté résistant.
Ensuite, son utilisation au quotidien libère de petits morceaux de plastique, parfois minuscules, qui viennent charger l’eau en micro-plastiques qui se retrouvent ensuite dans les milieux naturels. Pour mémoire, nous consommons en moyenne 5 grammes de plastiques par semaine (soit l’équivalent d’une carte de crédit) qu’on retrouve en grande partie dans l’eau en bouteille et l’eau du robinet.
Enfin, sa durée de vie pose problème : non recyclable et abimée au bout de quelques semaines d’utilisation, cela fait autant de déchets qui viennent remplir nos poubelles.
Remplacer les produits toxiques
Dans son numéro de Septembre 2019, 60 millions de consommateur passe au crible les produits ménagers. La conclusion est édifiante : « Contrairement aux cosmétiques, les articles des rayons entretien et droguerie sont peu étudiés. La mention de leur composition sur l’emballage n’est pas obligatoire (…). Pourtant, ces produits contiennent en majorité une ou plusieurs substances indésirables, présentant des risques pour la santé humaine et pour l’environnement ».
Derrière les promesses de propre et de dégraissage, se cachent conservateurs, parfums, perturbateurs endocriniens, substances cancérigènes, qui sont nocifs à l’utilisation en contact avec la peau, dans l’air de nos intérieurs mais également ensuite quand ils se retrouvent dans la nature via le cycle de l’eau.
Pour sa santé et la préservation de la nature, mieux vaut miser sur produits non nocifs.
Remplacer les accessoires
Les brosses
Pour remplacer les éponges jetables, les brosses en tout genre sont de belles alternatives. On les choisit avec des manches en bois et poils naturels. Voici nos préférées :
- une brosse douce à tête interchangeable pour laver le tout venant ;
- une brosse à récurer pour gratter les casseroles bien sales ;
- un goupillon pour les bouteilles et les biberons, voire un mini goupillon pour les pailles en inox.
Les éponges lavables
Il existe plusieurs alternatives :
- Le tawashi : il s’agit d’éponges tricotées/tissées avec des tissus récupérés, on conseille la version avec des matières naturelles pour éviter les dérivés de plastique. A tricoter ou à acheter en magasin bio ou épicerie vrac ;
- Les éponges lavables avec (ou sans) rembourrage naturel (comme le kapok) et des matières naturelles comme le coton ou le lin ou la jute pour le coté « grattant ». Vous pouvez les trouver en magasin bio ou épicerie vrac, ou encore en ligne comme par exemple chez Manamani ;
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Ecomarché, le guide pour une consommation responsable
Remplacer le produit vaisselle
La savon de Marseille
Le savon de Marseille est détergent et dégraissant : il est multi-fonction, on peut donc l’utiliser à la fois pour détacher le linge, faire sa lessive, et faire sa vaisselle ! L’authentique savon de Marseille est composé de 72 % d’huile végétale mélangée à de la soude et … RIEN D’AUTRE. On le choisit de préférence sans huile de palme (traquez l’ingrédient sodium palmate). Veillez à bien rincer à l’eau chaude la vaisselle pour éliminer tous les résidus. Atout incontestable : il est facile à emporter quand on part en vacances pour une vaisselle à la main saine et zéro déchet !
Le liquide vaisselle sain et zéro déchet
- Le vrac
Il est possible – comme nous – de faire le choix d’un liquide vaisselle acheté en vrac. On en trouve désormais dans tous les magasins bio ou épicerie vrac, on peut y remplir son contenant à sa convenance. A la maison, nous le mettons dans un flacon pompe récupéré. Attention néanmoins au produit qu’on achète. En effet, 60 millions de consommateur met en évidence que certains produits même avec les labels Ecolabel ou Ecodétergent peuvent être mal notés.
- Le liquide vaisselle maison : la recette
Faire fondre complètement 60 g de savon de Marseille râpé dans une casserole avec 1 litre d’eau bouillante.
Hors du feu, ajouter 1 c. à s. de savon noir, 1 c. à s. de bicarbonate, 1 c. à s. de vinaigre d’alcool et 1 c. à s. de cristaux de soude (à manipuler avec précaution)
Laisser reposer le mélange à l’air libre pendant plusieurs heures, en fonction du savon de Marseille utilisé. Il peut soit : passer de l’état liquide à un état pâteux (allonger si nécessaire avec de l’eau) soit déphaser (cela fonctionne tout aussi bien). Secouer alors avant usage !
Mélanger énergiquement. Au besoin, passer la mixture au mixeur et verser le mélange dans votre bouteille vide à l’aide d’un entonnoir. Bien secouer avant usage.
4 Commentaires
Merci de cet article, comme toujours plein de bonnes infos et idées.
Pour les éponges, il y a aussi l’option luffa, qui peut pousser en France, et qui est compostable en fin de vie. Adopté ici depuis plusieurs années, c’est notre chouchou pour la vaisselle dans la cuisine et le ménage en général, pour le gommage corporel dans la douche, et en porte savons partout!
Merci pour ce chouette retour ! Oui effectivement c’est une belle alternative 😉 nous allons le rajouter dans l’article avec la vigilance sur le lieu de production ! Merci beaucoup pour cette information complémentaire 🤗
Merci pour cet article très intéressant !
J’ai commencé le zéro déchets par la salle de bain (lingettes lavables, oriculi…), le reste me paraissant plus compliqué et je n’avais jamais pensé que cela pouvait être possible pour la vaisselle alors merci !
https://www.les-elixirs-beaute.fr
Oui en fait ! C’est possible partout 😉 les solutions sont déjà même parfois dans nos maisons 🤗