Et si on mettait de la sobriété numérique dans son quotidien ? On s’interrogeait sur la pollution associée aux usages que nous avons du numérique ? Si on amorçait une détox digitale au quotidien ?
On dit souvent du numérique qu’il est « virtuel », « immatériel » sauf qu’en réalité il n’en est rien. Le numérique fait partie intégrante de notre vie et des services essentiels de notre société. Il est omniprésent et ce n’est pas parce qu’il n’est pas « palpable » qu’il faut en ignorer les multiples impacts environnementaux. Infrastructures énergivores, énormes quantités de matières premières, consommation déraisonnée d’eau, fin de vie des terminaux problématique : la pollution associée au numérique est phénoménale.
Aujourd’hui, le secteur du numérique représente environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales (soit davantage que le transport aérien civil) et pourrait augmenter d’un facteur 3 à 5 d’ici 2025. Cette augmentation est clairement incompatible avec les objectifs fixés pour limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C en 2100.
Alors comment faire pour concilier écologie (et vie dans un monde soutenable) et numérique ? Quel usage sobre du numérique faire alors qu’il est omniprésent dans nos quotidiens ? Une chose est certaine, il n’y a pas de transition écologique possible sans sobriété numérique, que ça soit au niveau des individus ou du collectif.
On vous donne quelques pistes pour comprendre la pollution numérique et ses impacts mais aussi les clés pour réduire l’impact du numérique dans sa vie et amorcer une détox digitale au quotidien. Pour sa propre santé et celle de l’environnement.
Comprendre la pollution numérique et ses impacts environnementaux
Quelques chiffres
15 000 kms
C’est la distance moyenne parcourue par une donnée numérique (mail, téléchargement, vidéo, requête web…)
60%
La vidéo en ligne (VoD, pornographie, tubes, réseaux sociaux…) représente 60% des données en ligne dans le monde. Cela engendre 306 millions de tonnes de CO2 soit 20 % du total des émissions de gaz à effet de serre (GES) dues au numérique et près de 1 % des émissions de GES mondiales.
2,5 tonnes
C’est le poids du « sac à dos écologique » d’un téléviseur. Autrement dit la quantité de matières premières nécessaires à sa fabrication. Sa production génère près 350 kg de CO₂ autant de CO₂ qu’un aller à Marrakech en avion.
11 à 15
C’est le nombre moyen d’équipements numériques par utilisateur en France (contre 8 en moyenne dans le monde).
9 litres
L’impact du numérique à l’échelle individuelle (moyenne sur 58 millions d’utilisateurs) représente 9 litres d’eau PAR JOUR ! et 197kg de terre excavée pour la fourniture de matières premières.
Prendre conscience de son empreinte numérique
Comme dans de nombreux domaines, savoir permet d’agir. Ainsi, avant même de mettre en place des solutions de sobriété numérique, il est important de connaitre, en amont, la pollution numérique que l’on génère. The Shift Project – un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone – a mis au point Carbonalyser, une extension de navigateur « qui révèle combien surfer sur le web coûte au climat ». Il suffit d’installer l’extension sur son navigateur (compatible avec Firefox et Chrome) pour connaître la consommation électrique et les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à votre navigation internet. On peut ainsi comprendre notre impact et mettre en face les solutions pour une détox digitale.
Répartition des impacts de la pollution numérique
On distingue généralement 3 « tiers » dans l’architecture du numérique actuel :
- les équipements des utilisateurs (64 à 91 % des impacts du numérique français) ;
- les réseaux qui relient les utilisateurs entre eux et aux centres informatiques (5 à 21 % des impacts) ;
- les centres informatiques qui hébergent des serveurs (4 à 15 % des impacts du numérique).
En matière de transition, les efforts ne doivent pas reposer uniquement sur les individus. La sobriété numérique n’y échappe pas et nécessite un engagement à la fois à l’échelle individuelle, mais aussi au niveau des entreprises et à l’échelle collective. Cependant, en tant qu’utilisateurs nous avons un grand rôle à jouer.
Les terminaux numériques polluants de leur production à leur fin de vie
D’après l’étude « iNum » réalisée par GreenIT, « la fabrication des équipements des utilisateurs est la principale source d’impacts du numérique en France ». Soit 30% du bilan énergétique total du numérique et 39% des émissions de GES.
Les terminaux numériques sont polluants tout au long de leur cycle de vie. Au stade de leur production, l’extraction de matières premières est polluante pour la biodiversité locale et se fait en majorité au mépris des vies humaines, notamment en usant du travail des enfants et créé des tensions locale, souvent même des guerres civiles.
Quant à leur fin de vie, elle est tout aussi problématique. Les déchets électroniques pesaient en 2019 autant que la grande muraille de Chine soit 57 millions de tonnes ! En France, cela représente 21kg de déchets électroniques par habitant. Sur cette montagne de déchets, au niveau mondial, seuls 17,4% des équipements ont été recyclés. Quand ils ne sont pas recyclés, ils sont exportés illégalement à l’étranger et finissent leur vie dans l’arrière cour d’une maison en Asie ou dans une décharge à ciel ouvert en Afrique.
Ainsi, faire durer nos appareils le plus longtemps possible, opter pour la réparation quand c’est possible sont donc des enjeux majeurs et surtout, des leviers d’action importants à l’échelle individuelle pour lutter contre la pollution numérique.
Le cas du streaming vidéo
La vidéo est omniprésente : sur les réseaux sociaux, sur les sites ou les applications de streaming. Les flux vidéos représentaient à eux-seuls 80% des flux de données mondiaux en 2018.. C’est ENORME ! La vidéo en ligne (pornographie, VoD, « tubes » et réseaux sociaux) représente 60% du flux mondial de données numériques ! Cela sous-entend que les autres usages du numérique ne pèsent « que » 20% dans le flux mondial de données. Nous avons donc individuellement et collectivement un besoin urgent de limiter cette consommation de vidéo en ligne et nous poser la question de la pertinence de l’usage que nous en faisons.
Addiction et dépendance : la pollution mentale
Quel est l’impact de cette omniprésence du numérique sur notre santé et notre santé mentale ? Selon une étude réalisée par Ipsos en 2019, 67% des 18-35 ans utilisent leur portable en pleine nuit ! Or, de nombreuses études prouvent que consulter son téléphone avant de dormir entraine une sur stimulation qui empêche un bon repos. Au-delà de ça, cela pose la question de la dépendance que créé le numérique : nous sommes devenus accroc à ces petites boites que sont nos mobiles, donnant gracieusement notre temps de cerveau au GAFAM (Google Apple Facebook Amazon et Microsoft). Ils nous avilissent en nous rendant dépendant.e.s de leurs applications et de leurs process sans parler des données personnelles que nous leur confions gracieusement ! D’où l’intérêt de faire régulièrement des pauses et des détox digitales.
Vers une sobriété numérique au quotidien
1. Minimalisme numérique : limiter le nombre d’équipements
A-t-on réellement d’être super connecté.e ? D’avoir 1 tablette par personne, un ordinateur par personne dans la famille ? Plusieurs téléviseurs ?
Comme vu en début d’article, les terminaux – tout au long de leur cycle de vie – pèsent lourd sur la balance de la pollution numérique. Ainsi, comme pour de nombreux autres usages, le minimalisme et la sobriété semble être un des gestes forts pour agir sur son empreinte numérique. Attention également aux objets connectés. Equipements de la maison, chauffage, alarmes, collier des animaux domestiques : les gadgets connectés se multiplient de manière exponentielle. Or, cette gadgétisation nécessite une connexion quasi-permanente et consomme de l’énergie en permanence. Sans parler des données stockées en permanence et envoyées sur des data centers.
2. Halte à l’obsolescence : faire durer ses appareils le plus longtemps possible
- Résister à la pression de la publicité. Comme pour tout achat, avant de céder à la pression marketing et sociétale, il est nécessaire de se poser les bonnes questions. Ai-je vraiment besoin de ce téléphone dernier cri ? Puis-je faire autrement qu’acheter un nouveau produit ?
- Penser à la réparation. Quand l’appareil est en panne, le premier réflexe est de vérifier s’il est encore sous garantie. SI ce n’est pas le cas, on peut choisir de le réparer soi-même : soit dans un repair’ café, soit auprès d’un réparatateur proche de chez soi (l’ADEME a développé un annuaire national), soit avec l’auto-réparation en s’approvisionnant sur un site de pièces détachées comme Spareka.fr qui propose aussi les tutoriels ;
- Envisager le reconditionné et « low-tech » : parfois, le renouvellement d’appareil est nécessaire. Mon ordinateur portable date de 2013. Je l’ai fait durer le plus longtemps possible mais clairement – et même si je suis dans le déni – il est « en fin de vie ». L’option la moins chère et la plus écologique reste celle d’un appareil reconditionné. Les ateliers du Bocage, par exemple, reconditionnent en France et font par la même occasion un gros travail de réinsertion professionnelle ;
- Et pourquoi pas la location ? : connaissez-vous la coopérative Commown ? Elle propose une offre de location de produits éco-conçus à la fois aux professionnels et aux particuliers. Les pannes, casses ou vols sont incluses dans l’offre, quelle que soit la durée d’engagement et indépendamment des garanties constructeurs.
3. Réduire sa consommation de streaming vidéo
On y a prend rapidement goût : regarder des films et des séries partout et tout le temps, c’est tellement facile ! Mais, c’est surtout énormément énergivore et en désaccord total avec les Accords de Paris sur le climat !
Alors, voici quelques astuces pour réduire l’impact de la consommation de vidéo en ligne et la pollution numérique qui y est associée :
- Réduire le poids des vidéos quand on est créateur, ce qui permet de réduire l’énergie nécessaire pour les diffuser. The Shift Projet met à disposition un outil pour réduire facilement le poids d’une vidéo en gardant une bonne qualité ;
- Souscrire à un forfait mobile chez TeleCoop opérateur mobile écologique et solidaire. Premier opérateur mobile pensé sur le modèle coopératif, TeleCoop propose de payer sa consommation réelle de données numérique ce qui en permet un usage raisonné ;
- Adapter la résolution à la taille de votre écran. Nous n’avons pas besoin de la même qualité d’image qu’on regarde une vidéo sur son téléphone ou sur son ordinateur portable. Sur téléphone, une résolution de 240p sera certainement suffisante, sur l’ordinateur portable, on peut opter pour une qualité de 720p. Dans Netflix, il est possible de régler par défaut la qualité de la vidéo ;
- Bloquer la lecture automatique sur les réseaux sociaux. Les plateformes comme Facebook ou Youtube cherchent à nous faire consommer toujours plus de vidéos, nous entrainant malgré nous dans une consommation illimitée. Désactiver la lecture automatique permet de reprendre la main sur ce qu’on souhaite réellement voir ;
- Ecouter la musique sans vidéo : pour écouter de la musique, on privilégie la chaine stéréo à la maison ou encore l’application musique de son smartphone plutôt que de lancer une playlist sur Youtube !
4. Privilégier le Wifi aux données cellulaires
Les infrastructures réseaux 4G consomme jusqu’à 10 fois plus que la fibre ! Ainsi, dès qu’on le peut, on coupe les données pour basculer sur le réseau wifi ou ethernet.
5. Faire des pauses : la détox digitale
- Couper ses notifications : pour rester concentrer sur la tache en cours sans être interrompu.e tous les 30s. Cela permet d’augmenter l’attention et la concentration ;
- Basculer les applications de réseaux sociaux sur un écran indépendant. C’est ce que je fais moi notamment pour les réseaux sociaux. N’apparaissant plus sur le premier écran de mon smartphone, je suis moins tentée d’ouvrir les applications plusieurs fois par jour. Sur iPhone, on peut même les faire disparaître des écrans sans les supprimer pour autant, très pratique ;
- Laisser le smartphone hors de la chambre le soir : regarder le téléphone le soir empêche de bien dormir puisque cela sur stimule notre attention. Sortir le téléphone de la chambre permet de gagner en heures et en qualité de sommeil ;
- Couper le wifi la nuit : on évite ainsi les ondes, et cela permet de faire des économies d’électricité. La consommation d’une box internet se situe entre 150 et 300 kWh, soit autant qu’un grand réfrigérateur !
- Faire régulièrement des détox digitales longues : 24h sans écrans. Couper le cordon avec le numérique, se mettre au vert, cela fait vraiment du bien et surtout cela nous permet de nous rendre compte à quel point nous sommes dépendant.e.s. Moi-même, je fais régulièrement des pauses de réseaux sociaux (souvent 1 mois minimum en août et début d’année). Je retrouve ainsi du temps de cerveau de qualité pour créer et avancer sur mes objectifs. J’en tire beaucoup de bénéfices à chaque fois !
6. Communiquer, militer, contribuer aux choix collectifs
Du fait qu’il est omniprésent, le numérique paraît indéboulonnable. Il apparait tellement nécessaire qu’il n’y a quasiment aucun débat, ni à l’échelle individuelle, ni à l’échelle collective. Or, la sobriété s’organise aussi (et surtout) à l’échelle collective. Que ce soit au sujet de l’obsolescence programmée, des écrans publicitaires sur l’espace public ou de la pollution numérique générée par les vitrines de magasins éclairées H24, des nouvelles infrastructures réseaux 5G, devenir sociétaire d’un opérateur engagé comme TeleCoop : il est nécessaire de s’informer, débattre et s’insurger contre le « tout numérique ». Que ce soit auprès de ses proches, sur son lieu de travail, au sein d’associations, il ne faut pas hésiter à sensibiliser autour de soi au sujet de la sobriété numérique. Plus nous serons nombreux à porter cette voix, plus le débat pourra émerger dans l’espace politique.
7. Opter pour un opérateur écologique, solidaire et engagé : TeleCoop
De la même manière qu’on choisit une assurance engagée, un fournisseur d’énergie 100% renouvelable, il est tout à fait possible désormais de choisir un opérateur mobile engagé et solidaire ! Voici toutes les (bonnes) raisons de choisir TeleCoop :
- TeleCoop propose un forfait mobile appels et sms inclus pour 10€ par mois ;
- En complément, vous pouvez choisir un forfait de données mobiles en fonction de votre consommation soit 2€/Giga : cela permet de reprendre en main notre consommation de datas numérique et de payer la consommation réelle ;
- La meilleure couverture réseau en France et à l’étranger, en s’appuyant sur le réseau d’Orange ;
- Une offre sans engagement, avec la garantie de conserver son numéro de téléphone : c’est Telecoop qui s’occupe de résilier votre ancien abonnement lors de la souscription ;
- TeleCoop est un opérateur télécom coopératif et plus particulièrement une SCIC (société coopératif d’intérêt collectif). Concrètement TeleCoop appartient à ses sociétaires qui participent à la gouvernance de la coopérative et qui votent lors de l’Assemblée Générale sur le principe d’une personne est égale à une voix ;
- L’accompagnement dans la sobriété numérique : au-delà de l’offre de téléphonie mobile, la sobriété numérique est au coeur des valeurs de TeleCoop. Ainsi, souscrire à l’offre c’est également être accompagné.e dans une autre usage du numérique, avec des conseils mais aussi des partenariats comme avec Commown, qui vous propose de louer votre (Fair)phone ;
- Participer à la construction d’un opérateur télécom au service de l’intérêt collectif : aujourd’hui TeleCoop propose le forfait mobile. Mais demain, l’idée est de construire ensemble une offre de téléphone et également une offre de fournisseur d’accès internet.
Merci à TeleCoop, qui par son soutien, a permis la rédaction de cet article
Vous aviez connaissance de la pollution du numérique ?
N’hésitez pas à nous faire part de vos astuces pour aller vers la sobriété numérique !
Pour aller plus loin
TeleCoop // TeleCoop a été créée pour permettre à tous de se réapproprier ses usages numériques et pour offrir des services télécoms plus transparents, plus écologiques et plus respectueux de la vie privée.
Vidéo en ligne // The Shift Project est un un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. A lire : leur rapport sur l’usage insoutenable de la vidéo en ligne.
Green IT // GreenIT.fr est une communauté d’acteurs du numérique responsable qui s’intéressent globalement à un avenir numérique alternatif pour limiter la pollution numérique.