Je vous partage enfin mon voyage à vélo en famille sur la Passa Païs, une voie verte aménagée dans le Haut Languedoc.
Cela faisait un moment que nous avions fixé que nous voulions partir à vélo pour les 4 jours du week-end de l’ascension. Mais… 2 mois avant nous n’avions toujours pas trouvé l’itinéraire. En effet, avec les enfants nous voulions trouver un itinéraire facile et assez court, et surtout que soit assez prés de Toulouse pour limiter les trajets.
C’est en consultant le livre « A vélo en famille » aux éditions Tana que j’ai trouvé l’idée de la Passa Païs. Cette voie verte en sable compacté de presque 80 kilomètres et assez proche de Toulouse m’a semblée parfaite pour ce fameux week-end en famille.
Vous êtes très nombreux.ses à me dire que vous avez adoré suivre mes partages au fur et à mesure de notre voyage sur Instagram. Et c’est mon cas aussi : c’est pour moi une façon de transmettre une façon – joyeuse – de voyager autrement.
Sans plus attendre, voici mon retour détaillé sur notre voyage sur la Passa Païs !
Le voyage à vélo en famille
Une autre façon de voyager
En juin 2019, nous avions déjà voyagé à vélo en famille avec Kim, qui avait alors presque 5 ans. Nous avions longé le bord du Canal du Midi de Toulouse à Bordeaux. On avait vraiment adoré cette première expérience. On était partis avec mon vélo électrique, avec lequel je tirais une carriole Thule, le vélo musculaire de mon homme et le vélo de Kim. Bien sûr, comme nous faisions de grandes étapes (60 km par jour environ), la petite ne faisait que quelques kilomètres par jour. Le reste du temps, nous accrochions son vélo à plat sur la carriole et elle était soit derrière moi dans la carriole ou dans le siège enfant.
En 2023, les conditions de voyage ont changé puisque la famille s’est agrandie. Kim peut désormais pédaler facilement 20km sur une journée. Quant à Tao – 2 ans – il a pris place soit derrière moi dans mon nouveau vélo « longtail » soit dans la carriole tirée par la force des jambes de son papa 😉
Voyager à vélo en famille c’est vraiment une façon de voyager au ralenti. Il y a toujours des petites pauses pour apprécier le paysages, boire un coup, manger un bout, regarder une fleur ou un animal. C’est un rythme à contre-courant de nos quotidiens pressés et j’ai déjà envie de repartir… c’est dire !
Notre équipement
Nos vélos
Voici notre équipement :
- 1 vélo cargo de type Longtail (modèle Multicharger de chez Riese & Müller) : c’est le vélo qui a remplacé la voiture pour tous les trajets du quotidien. Nous l’avions choisi car l’espace entre les deux roues est identique à un vélo classique. Ce qui nous permettait de le mettre sur notre porte-vélo Thule à l’arrière de la voiture pour partir en vacances avec ;
- le vélo mécanique de Monsieur ;
- 1 carriole Vaaya 2 de la marque Croozer. La marque nous a envoyé la carriole afin qu’on puisse la tester. C’est un modèle qui a été notamment conçu pour des trajets en toute sécurité (pare-chocs, amortisseurs). Oui une carriole ça coûte mais pour moi c’est clairement indispensable pour partir avec des enfants à vélo. Sachant bien sûr qu’on peut en trouver d’occasion. Je vous conseille la marque Thule et Croozer. Nous avons vraiment apprécié son coffre de 52 litres pour mettre nos bagages ;
- 1 vélo 24 pouces pour ma fille Kim ;
- et bien sûr les casques pour tout le monde !
Nos bagages pour le voyage à vélo en famille
Normalement, les « pros » du « bike paking » fonctionnent essentiellement avec des sacoches (de guidon, arrière et/ou avant) pour transporter les bagages. De notre coté, on a beaucoup misé sur le coffre à l’arrière de la carriole pour y caler nos affaires. Voici comme on s’est organisé :
- On a utilisé un sac « valise » Vaude (offert) de 38 litres pour caler nos vêtements (soit pour 2 enfants et 2 adultes). Honnêtement, le sac est absolument génial car il peut se porter comme un sac à dos. Il rentrait pile poile dans le coffre ;
- Une sacoche de guidon Vaude également ;
- Un sac à dos de 28 litres qui nous servait pour les visites et pique-nique (qui allait soit dans la carriole doit sur le siège bébé) ;
- Mon vélo Riese & Müller est équipé de très grandes sacoches. Normalement elles sont étanches mais comme nous avons le siège bébé, elles ne ferment pas complètement. C’est un problème auquel on doit remédier (on y travaille). Nous y avons mis : ponchos, petites pochettes (médicaments, change pour Tao…), matériel de pique-nique, porte-bébé, cadenas, trousse de réparation etc…
La Passa Païs
La Passa Païs est une ancienne voie ferrée mise en service en 1889 entre Mazamet et Bédarieux. Après 80 années de bons et loyaux services, la voie est mise à l’arrêt en 1972 pour les voyageurs et en 1986 pour les marchandises. Elle a été reconvertie en voie verte par les départements du Tarn et de l’Herault. La Passa Païs fait partie de la Véloccitanie, un itinéraire de 237 kms qui fait la jonction entre le seuil de Naurouze à Béziers.
Pourquoi faire la Passa Païs à vélo en famille ?
- c’est un trajet court ! 80 kilomètres ça se fait facilement en 4 jours, voir en 2 ou 3 jours avec de plus grands enfants ;
- le parcours est facile et sécurisé. En sable compacté, sur 2 ou 3 mètres de large, c’est un trajet facile pour les enfants. Il y a quand même 2 dénivelés un peu corsés mais qui se montent facilement à pied, et 2 traversées de routes dangereuses mais très bien signalées ;
- un paysage très diversifié : on traverse 2 départements à la végétation variée, 3 vallées où coulent 3 cours d’eau différents Thauré, la Jaur et l’Orb, on découvre des prairies, des montagnes…
- un trajet jalonné de variété. La construction de la voie ferrée a nécessité la construction de 163 ouvrages d’art ! De quoi occuper les conversations et ouvrir les yeux tout au long des étapes ! Des gares réhabilitées en différents lieux, on passe sur et sous des ponts (dont un pont Eiffel), des tunnels, des fresques artistiques…
Notre itinéraire en détail sur la Passa Païs
Rejoindre la Passa Païs
J’y reviendrais en conclusion mais c’est rejoindre la Passa Païs (surtout le trajet retour) qui s’est avéré le plus complexe dans ce voyage. Rien d’impossible je vous rassure, mais rien d’idéal non plus, surtout quand on réfléchit à l’impact de nos transports. Pour info, il n’existe pas de ligne de train directe entre Mazamet et Bédarieux (forcément on roule dessus à vélo vous l’aurez compris). Idéalement nous aurions aimé rejoindre Mazamet en train depuis Toulouse et idem de Bédarieux pour le trajet de retour.
Sauf que – souvent – les désirs d’actions individuelles se heurtent à l’inéquation du système. Ainsi, parce que les lignes de train étaient en travaux et que les TER ne sont pas encore bien adaptés à ce type de voyage, il nous aurait fallu à la période où nous avons voyagé 5h30 de train et de bus pour rejoindre la destination et plus encore au retour. Sans certitude de pouvoir prendre les vélos. Donc….
Voici la solution que nous avons choisie :
- Toulouse-Mazamet en voiture avec les vélos sur notre porte-vélos ;
- Bédarieux-Mazamet grâce à un service de transports de voyageurs : La Malle Postale pour mon homme qui est allé récupérer la voiture pour revenir nous chercher. Normalement, ils transportent les vélos aussi mais ils ne prennent pas en charge les long-tails ;
- Bédarieux-Toulouse en voiture avec les vélos sur notre porte-vélos.
Clairement pas idéal donc… En réalité, à 4 l’impact du trajet en voiture avec les vélos à carriole est minimisé. Néanmoins, il est possible d’optimiser le retour.
Les systèmes de navettes
- La Malle Postale propose depuis le point d’arrivée de vous rapatrier à votre point de départ (hors vélo cargo ou aménagés). Il est possible de réaliser un devis en ligne ;
- Lors de la dernière étape, nous avons découvert (après coup) Happy Ride Bike à Mons la Trivalle qui propose le rapatriement (navette) y compris de vélos spéciaux ;
- En période estivale, il existe un système de bus pouvant transporter les vélos (sur supports vélo ou en soute) mais ce n’est clairement pas optimal. Il y a encore beaucoup de travail à faire de la part de la Région sur le transport multimodal.
Jour 1 : Mazamet / Labastide-Rouairoux = 25,7 km
Cela fait un moment que nous voulions voir la passerelle de Mazamet. C’est donc par là que nous avons commencé. Nous avons décollé vers 09h30 de Toulouse et nous nous sommes garés sur le parking de la passerelle. La passerelle est ouverte au public depuis 2018. Elle se balance à 70 mètres au-dessus du vide sur 140 mètres de long en reliant les hauteurs de Mazamet au village médiéval de Hautpoul. Franchement, c’est super chouette à faire avec les enfants. D’autant plus que le chemin pour y monter par les Jardins Cormouls Houlès (datant du milieu du XIXème siècle) est très ombragé, une plongée au coeur du végétal. Il faut compter 30mn pour monter. Un chemin plus court permet une descente plus rapide.
Après un pique-nique au village de Hautpoul, nous sommes redescendus et avons déplacé la voiture à la gare de Mazamet où elle est restée pendant 4 jours. Le temps de décharger la voiture et de charger tout le contenu dans les vélos. Nous avons décollé vers 14h, pile pour la sieste de Tao qui s’est endormi instantanément dans la carriole.
On découvre avec bonheur les paysages autour de la voie verte qui donne sur les prairies et bocages tarnais. La végétation est luxuriante, en plein floraison, il y a des coquelicots, du sureau, la route est bordée de plantes ombellifères, c’est un vrai bonheur. On découvre l’art des multiples pauses pour finalement arriver à la chambres d’hôtes La Bourriote vers 17h. Après une côte de 1km en VAE pour moi et en transport (ils viennent nous chercher) pour le reste de la troupe, nous sommes au milieu des montagnes pour cette première nuit. Nous avions pris la table d’hôte. Tout est fait maison, en direct du jardin. Forcément je suis joie.
Quoi faire entre Mazamet et Labastide-Rouairoux
- La passerelle de Mazamet et le village de Hautpoul
- Les vues sur la vallée du Thoré
Jour 2 : Labastide-Rouairoux / Saint-Pons de Thomières = 13,9 km
Au réveil, la pluie est là, mais le temps de déjeuner et nous passons entre les gouttes pour cette deuxième journée. Après une première partie coté Tarn, nous traversons le tunnel de la Fenille, long de 760m, pour ressortir coté Hérault. Le tunnel est frais (j’imagine un bonheur en été) et s’allume sur notre passage : clairement ça fait son effet.
Un peu plus loin, on s’arrête au bord de la voie verte pour découvrir la grotte de la Dévèze ou de la Fileuse de Verre. C’est la seule grotte du Parc National du Haut Languedoc. On y découvre des concrétions minérales assez originales comme les draperies que nous n’avions jamais vues jusqu’ici. La réservation est obligatoire pour être sûr.e.s de ne pas rater la visite ! Tout au long de la Passa Païs, il est possible de découvrir de nombreuses fresques artistiques qui invitent à ralentir. C’est sur ce tronçon là que nous les avons trouvées les plus belles.
En fin de journée, nous arrivons à Saint-Pont de Thomières. Nous avons réservé un bungalow au camping des Cerisiers du Jaur. En effet, on s’était dit qu’il ferait chaud à cette période-là et que nous pourrions profiter de la piscine et de la plage au bord du Jaur mais il ne faisait clairement pas suffisamment chaud pour qu’on puisse se baigner. Nous avons fait le choix de couchages « en dur » bien sûr, ce voyage s’imagine complètement aussi en tente pour celles et ceux qui préfèrent. Il existe aussi de nombreuses chambres d’hôtes sur le chemin.
Quoi faire entre Labastide-Rouairoux et Saint-Pons-de-Thomières
- Le tunnel de la Feuille
- La grotte de la Dévèze
- Saint-Pons-de-Thomière (quelques endroits sont sympas mais attention le village est traversé par une départementale)
Jour 3 : Saint-Pons de Thomières / Mons La Trivalle = 19,7 km
Sur ce tronçon, on commence à sentir qu’on se rapproche de plus en plus de la Méditerranée. On découvre des paysage plus arides, une végétation de garrigue avec le Mont Carroux en toile de fond. Entre Saint-Vincent d’Olargues et Olargues, deux montées raides nous attendent. Je les monte assez facilement avec mon vélo électrique mais le reste de la famille en fait une partie à pied ! Nous sommes bien récompensés avec une vue sur la vallée époustouflante. Puis, on découvre Olargues, un des plus beaux villages de France. Sur place, de nombreux commerces et épiceries permettent de faire les courses pour pique-niquer sur place. On a garé les vélos pour visiter le village, il faut grimper un peu mais le paysage sur les hauteurs du village au niveau de l’ancien donjon du château médiéval vaut le détour.
L’après-midi, on continue notre périple jusqu’à Mons la Trivalle, notre point de chute du jour. Nous avons réservé une tente « géodome » au camping du Caroux qui se situe sur la route des gorges d’Héric. Encore une fois, il est possible de prendre la tête : pensez à demander les emplacement ombragés car ça doit taper fort à la période estivale !
Après avoir déposer les bagages au camping, on file plus léger aux gorges d’Héric, site classé au coeur du massif du Mont Caroux. On peut le faire à pied ou à vélo. Le parcours fait 5km avec 300m de dénivelé, donc si on souhaite le faire en entier, à pied, il faut compter une paire d’heure. La route est carrossable, nous sommes donc monter sur une partir à vélo et nous sommes installés tout prés d’une cascade pour passer la fin de journée. Il y a un food truck au camping, ce qui évite de ressortir et permet de faire un repas un peu « fête » : burgers veggie au menu, c’était délicieux !
Quoi faire entre Saint-Pons-de-Thomières et Mons la Trivalle
- La résurgence du Frejo (à 2km environ de Olargues direction Saint-Pons-de-Thomières, 10 mn de marche à pied)
- Le village d’Olargues
- Les gorges d’Héric
Jour 4 : Mons La Trivalle / Bédarieux = 17,3 km
Certainement la partie la moins drôle, forcément car il a plu donc nous avons un peu moins apprécié cette partie du trajet. Il y a pourtant plein d’étapes sympathiques comme la traversée du pont Eiffel mais forcément au bout d’une heure, la troupe ne savourait plus trop le pluie. Au départ du camping, la brume accrochée au Mont Caroux était pourtant magnifique.
Sur ce tronçon, se trouve Lamalou-les-bains, une station thermale qui a priori vaut le détour mais que nous n’avons pas visité à cause de la pluie. C’était d’ailleurs une étape incontournable sur l’ancienne voie ferrée.
Nous sommes arrivés à Bédarieux vers 12h. Le rendez-vous à la Malle Postale était fixé à 12h30. J’ai donc occupé les enfants le temps que Monsieur revienne nous chercher. C’était clairement un peu long, d’où la nécessité de bien étudier les possibilités de retour surtout avec des vélos spéciaux au départ.
Quoi faire entre Mons la Trivalle et Bédarieux
- Lamoulou les Bains
- Les gorges de la Colombière
- Les gorges d’Héric
- Le Massif du Caroux
Mon avis sur la Passa Païs
Ce que nous avons adoré
Nous sommes revenus enchantés par ce voyage à vélo en famille sur la Passa Païs. Tellement que, sur le trajet du retour, je réfléchissais déjà à notre prochain voyage à vélo ! Voici ce que nous avons préféré :
- la variété et la beauté des paysages. On est immergés en pleine nature et on profite vraiment de découvrir les lieux au rythme du pédalage des uns et des autres ;
- la facilité du parcours, tout est super bien indiqué, le tout rend le parcours très adapté au voyage à vélo en famille ;
Ce que nous avons moins aimé
J’ai trouvé l’offre d’hébergements plutôt pauvre. Du moins, je trouve que le choix pourrait être plus large. Mais encore une fois, plus ce type de tourisme va se développer, plus les offres autour également.
Ensuite, comme évoqué plus haut, la question du transport multimodal a été pour moi le plus problématique. Le parcours est à cheval sur 2 départements qui étaient anciennement rattachés à deux régions distinctes. La nouvelle région Occitanie a donc encore du travail à faire pour faire en sorte que les liaisons soient plus nombreuses et surtout de manière générale la SNCF et les transports régionaux ont un énorme chantier devant eux. A savoir moderniser les trains afin de pouvoir accueillir les vélos. Condition sinéquanone pour que le voyage à vélo, en famille, et local devienne si facile qu’il en devienne la norme !
Quelques informations utiles sur la Passa Païs
Office du tourisme de Bédarieux
Réseau pro Passa Païs (hébergements, locations de vélos, se restaurer…)
Envie de partir à vélo en famille sur la Passa Païs ?
Hâte d’avoir vos retours !
Pour aller plus loin
A vélo en famille // Des conseils, des astuces, des témoignages et des idées d’itinéraires, c’est le compagnon du voyage à vélo en famille. De Camille Boiardi-Franchi et Jeanne Lepoix aux éditions Hana.
Découvrir // L’Institut des Futurs Souhaitables propose des conférences pour s’inspirer et ouvrir des horizons. Une belle idée pour réfléchir à demain.
Coaching // Anaelle, la Revolution des tortues, propose de vous accompagnement pour faire « grandir le changement » qui s’opère en vous.
4 Commentaires
coucou, les gourdes comme ça https://iso-gourde.com/ sont elles vraiment saine?
je ne connais pas cette marque, nous avons des gourdes isothermes de la marque Qwetch à la maison.
Il faut vérifier que la gourde soit 100% inox sans plastique
Hello!
Nous nous lançons avec nos enfants 2 et 5 ans sur le même itinéraire pendant les vacances de Pâques!
Merci pour ce plan bien détaillé.
Une petite question: comment s’organiser pour les repas du midi? Est-ce facile de trouver de quoi faire des pique-niques sans trop se charger? Est-ce facile de trouver de quoi se restaurer le long du chemin?
Merci d’avance!
Super Ludivine ! Ecoute, de mémoire j’avais pris de quoi pour le premier midi. Ainsi que quelques gâteaux pour les gouters. Pour les autres repas, nous avons trouvé très facilement des épiceries ou commerces pour faire des petits pique-niques les midi, le tout c’est juste d’anticiper un peu l’heure pour ne pas se retrouver devant une porte fermée 😉 et c’est d’ailleurs ce qu’on va faire pour l’ascension puisque nous repartons cette fois-ci vers la mer, le long du canal du midi !